Il me parait intéressant, d'abord, de préciser que le mouvement littéraire ne date pas tout-à-fait d'hier. Il est né dans les années 80, à la suite de son grand frère cyberPunk. Pour s'en convaincre, on peut se replonger avec bonheur dans le roman d'un de ses co-créateurs, Tim Powers : les voies d'Anubis.

Dès le départ, le steamPunk manie avec brio l'un des principaux "outils" de la Science-Fiction : la transposition de problèmes très actuels dans un cadre plus exotique : futuristes, en général, ou dans le cas qui nous intéresse, le cadre plus victorien du XIXe siècle. Le but ? Mettre en évidence des problèmes que l'on aurait de moins en moins tendance à voir venir, des situations que l'on accepterait de plus en plus facilement, par la force de l'habitude. Une mise en relief parfaitement réussie, pour le steamPunk, où l'on parlera avant l'heure de problèmes d'intrusion massive de technologies dans la vie quotidienne, de mondialisation, d'éthique transhumaniste, d'hégémonies politiques ou commerciales... que du bonheur !

Le son et l'image : prenez l'image d'un XIXe siècle un peu romancé, collez dessus le "son", les thématiques, de nos sociétés modernes. Quel contraste ! C'est bien l'objectif visé. Maintenant, reprenez cette image... et coupez le son. Visuel SteamPunk, mode vestimentaire SteamPunk, scénario à la Walt Disney. C'est gentil, mais on oublie juste que dans SteamPunk, il y a aussi... Punk !

A noter que des variantes du mouvement ont été imaginées depuis, tel le très hollywoodien SteamPulp. On peut même entendre parler de Steam Fantasy, pour des histoires où viennent se mêler le merveilleux. Des variations du genre qui permettent de préciser le ton que l'on souhaite donner à une œuvre en particulier. Pratique et efficace.

Alors pourquoi ne pas s'amuser effectivement d'une mode très visuelle du steamPunk, tout en gardant en tête ce pourquoi il a été créé ? Amusons-nous !

Un autre exemple intéressant de roman SteamPunk : "Les confessions d'un automate mangeur d'opium", de Fabrice Colin et Mathieu Gaborit.

Voir aussi le billet : Vous avez dit « Steampunk » ?